La Philharmonie de Paris se retrouve au centre d’une polémique après l’organisation d’un concert d’un orchestre israélien, ce mercredi soir.
Alors que la programmation se voulait purement musicale, des manifestations et appels au boycott ont eu lieu à l’extérieur de la salle, suscitant des réactions politiques contrastées, notamment celle de Manon Aubry, eurodéputée La France insoumise (LFI).
Un concert placé sous haute surveillance
Le concert en question rassemblait l’Orchestre philharmonique d’Israël, invité dans le cadre d’une tournée européenne.
La soirée, donnée à la Philharmonie de Paris (XIXᵉ arrondissement), a été placée sous haute sécurité, en raison des tensions autour du conflit au Proche-Orient.
Des manifestants pro-palestiniens s’étaient rassemblés devant le bâtiment pour dénoncer la tenue de l’événement, jugé “inapproprié” dans le contexte actuel.
À l’intérieur, la soirée s’est néanmoins déroulée dans le calme, sous les applaudissements du public.
La réaction de Manon Aubry
Sur les réseaux sociaux, Manon Aubry a réagi dès la fin du concert :
“La culture ne doit pas être instrumentalisée à des fins politiques, surtout en temps de guerre.”
L’eurodéputée LFI a estimé que la Philharmonie devait faire preuve de prudence dans ses invitations, tout en condamnant “toute forme de censure artistique”.
Ses propos ont relancé le débat entre liberté artistique et responsabilité institutionnelle.
Une institution culturelle dans la tempête
La Philharmonie de Paris, inaugurée en 2015, est devenue un symbole de l’ouverture culturelle française.
Son directeur artistique, interrogé par plusieurs médias, a défendu la programmation du concert :
“Notre mission est de faire dialoguer les cultures, pas de les opposer.”
Selon la direction, la tournée de l’orchestre israélien avait été planifiée bien avant l’actualité géopolitique récente, et n’avait aucune visée politique.
Le public partagé, entre émotion et malaise
À la sortie du concert, les spectateurs exprimaient des sentiments contrastés :
🎻 “C’est un moment de musique, pas de politique”, résumait un auditeur régulier de la Philharmonie.
Un climat tendu autour des événements culturels
Depuis plusieurs semaines, plusieurs institutions françaises (musées, théâtres, festivals) ont été confrontées à des controverses similaires, notamment lorsqu’il s’agit d’artistes israéliens ou palestiniens.
Le gouvernement a rappelé son attachement à la liberté de programmation culturelle, tout en appelant au “respect réciproque et à la vigilance”.
Et maintenant ?
La Philharmonie n’a pas annulé les prochains concerts prévus dans le cadre de la tournée internationale de l’orchestre.
Mais l’épisode pourrait relancer une réflexion sur la place du politique dans les institutions culturelles, à l’heure où les tensions internationales se répercutent de plus en plus sur la scène artistique.
Le concert de la Philharmonie de Paris illustre une fois encore la fragilité du dialogue entre art et politique.
Entre liberté artistique, devoir de neutralité et expression citoyenne, la culture devient, malgré elle, un miroir des tensions du monde.